L'Europe s'engage à verser 11 milliards de dollars à l'ESA pour l'ExoMars et la Stat
Lucerne, Suisse - Les 22 nations de l'Agence Spatiale Européenne ont forcé, le 2 décembre, le programme scientifique de s'impliquer financièrement pour mener à bien la mission de l'ExoMars avec la Russie, ce qui permettra à un rover européen d'être lancé en 2020 pour compléter la mission en orbite autour de Mars déjà lancée.
Arpès une rencontre de deux jours avec les membres du gouvernement de l'agence, le directeur général de l'ESA, Jann Werner a fait de son mieux pour influer sur le budget scientifique quinquennal de l'agence de la meilleure façon possible, mais a fini par accepter que les futurs missions scientifiques envisagées puissent être retardées.
Le budget adopté par les ministres appelle à dépenser 508 millions d'euros (552 millions de dollars) par an en mission scientifique entre 2017 et 2022. A partir de 2018, ce chiffre augmentera de 1% par an, sans tenir compte de l'inflation.
Woerner a déclaré qu'il a essayé d'obtenir l'aval des Etats membres de l'agence pour incorporer une métrique de l'inflation dans les comptes, et d'ajouter une augmentation de 1% par an en plus de cela.
Cela n'a pas fonctionné, Résultat, comme le gouvernement Européen l'a confirmé après la conférence, il va y avoir une diminution du pouvoir d'achat scientifique dans les prochaines années. Une ou plusieurs des missions de classe moyenne toujours pas selectionnées vont devoir être supprimées. L'espoir que l'observatoire de l'onde gravitationelle de Lisa puisse être achevée avant 2034 - date de lancement 2029 - a été jugé réalisable, si le budget le permettait, est preque certainement perdu.
La nouvelle empire pour la science. L'ESA est entrée dans la réunion de Lucerne nécessitant quelques 440 millions d'euros pour compléter la mission ExoMars 2020, y compris les opérations de l'orbiteur et du rover.
Quelques travaux d'ExoMars sont transférés de la Russie en Europe
L'agence a déjà été obligé d'accepter de faire plus de travail que prévu concernant ExoMars pour alléger la charge des entrepreneurs russes et réduire les chances d'alonger les délais et les coûts. En conséquence, certains travaux qui devaient être prévu en Russie, vont être fait en France et en Italie.
En sachant qu'il serait difficile d'emprunter 440 millions sur le budget déjà existant d'ExoMars, Woerner, emprunté une page de son prédecesseur, Jean-Jacques Dordain, fervant fondateur d'ExoMars, a demandé à son gouvernement de lui fournir la somme de 340 millions d'euros.
D'après lui, les 100 millions d'euros restants pourront se trouver autre part, du budget de l'ESA pour les activités obligatoires.
Preque tout ce que fait l'ESA est financé par une contribution facultative de chaque gouvernement. La science et les projets internes de l'ESA sont payés par des contributions automatiques de la part de chaque pays membre en fonction de son produit interieur brut. Cela donne au programme scientifique un niveau de prévisibilité qu'aucun autre programme n'offre. Cela le met également au défi d'augmenter son budget. Toutes les nations de l'ESA doivent être d'accord puisqu'elles vont toutes devoir augmenter leur budget d'un même montant.
En plus de cette augmentation de 1%, le programme scientifique evra absorber une partie du coût des 100 millions d'euros destinés à ExoMars.
Les budgets destinés à la science et à ExoMars ont fait partie d'un "package" totalisant 10,3 milliards d'euros que le gouvernement de l'ESA a approuvé sur des périodes de 3 à 8 ans. L'agence a demandé 11 millards d'euros, mais Woerner a déclaré que les résultats étaient plus que satisfaisant.
Engagement de la station spatiale internationale pour 2024
Une fois que l'ExoMars sera sur un solide pied financier, les nations de l'ESA qui participent à la station spatiale internationale ont besoin de trouver un consensus pour suivre soit les Etats-Unis, soit la Russie, soit le Japon et la Canada et s'accorder pour continuer les opérations de la station spatiale en 2024.
David Parker, le directeur du vol spatial humain et de l'exploration robotique, a décalaré que les pays de l'ESA ont accepté de dépenser 807 millions d'euros pour l'exploitation des stations spatiales, plus 153 millions d'euros supplémentaires pour des expériences à bord du module de laboratoire européen Colombus, rattaché à la station.
L'Europe a déjà accepté de construire un module de service pour le véhicule de transport d'équipage d'Orion de la NASA pour compenser la quote-part annuelle pro-rata de 8,3% de l'ESA pour les coûts d'exploitation courants de la station.
Parker a déclaré que la décision de Lucerne signifie que l'Europe fournira désormais un deuxième module de service, y compris sa constrution complète.
"Asteroid Impact Mission" avec la NASA, pour l'instant
L'ESA avait demandé à ses gouvernements un programme modeste pour commencer à travailler sur une mission d'impact sur les astéroides (AIM) avec la NASA dans l'idée que l'Europe avait besoin d'être impliqué dans les futurs activités de défenses planétaires.
La mission n'a jamais trouvé le soutien nécessaire pour quitter le sol. Néanmoins Woerner a déclaré que plusieurs gouvernements de l'ESA ont souhaité que les travaux d'étude se poursuivent afin qu'un projet semblable à l'AIM puisse être entrepris à un moment donné.
Space Rider : orbitale et réutilisable
La décision du gouvernement italien sur ExoMars a éclipsé le fait que le soutien de l'Italie à la mission Space Rider a permis à ce programme de passer à l'examen de conception critique, avec un lancement possible en 2021, selon Daniel Neuenschwander, directeur des lanceurs de l'ESA.
Space Rider utilisera la structure du véhicule expérimental intermédiaire italien qui a orbité la Terre puis atterri dans la mer, pour construire un véhicule qui serait lancé à bord d'une fusée Vega dirigée par l'Italie en orbite terrestre basse pour effectuer des expériences de microgravité et retourner sur terre pour atterrir sur roues sur une piste d'atterrissage. Il est conçu pour être remis à neuf et réutilisé.
Le moteur de fusée réutilisable Prometheus
Avec la France comme moteur, l'ESA a également accepté de dépenser jusqu'à 100 millions d'euros sur un moteur à oxygène / méthane liquide, appelé Prometheus, qui pourrait finalement former la base d'une première étape réutilisable pour une future fusée.
Le futur véhicule lourd Ariane 6, et la future fusée Vega-C-Plus, tous deux en développement et prévus pour les premiers lancements en 2020 et 2019, respectivement, sont munis d'un design coûteux mais sont des fusées consommables.
Joel Barre, directeur adjoint de l'agence spatiale française, le CNES, a déclaré après la conférence ministérielle que la France payait la grande majorité du programme Prométhée pour ne pas perdre de temps de développement.
Avec la fusée Ariane 6 désormais entièrement financée, les gouvernements de l'ESA peuvent se tourner vers les technologies de lanceurs de prochaine génération, y compris les segments réutilisables possibles.
Contrairement au fournisseur de services de lancement SpaceX aux États-Unis, la France et l'ESA ne sont pas entièrement convaincus que la réutilisation est la clé de la compétitivité des coûts futurs, surtout si le lanceur en question ne peut compter sur des dizaines de missions par an.
Mais Barre a déclaré que la France était déterminée à tester les technologies de réutilisation.
Source : Space News