Space X: 1er vol habité
SpaceX va envoyer deux astronautes américains, Robert Behnken et Douglas Hurley, vers la Station spatiale internationale (ISS) (lancement prévu initialement le mercredi 27 mai et repoussé au samedi 30 mai 2020 pour des raisons météo) avec sa nouvelle capsule Crew Dragon.
Le décollage de la fusée rodée de SpaceX, société créé par le fondateur de Tesla, Elon Musk, la Falcon 9 qui était prévu pour le 27 mai à 16h33 (22h33 en France) et sera maintenant lancé le 30 mai 2020 à 21h22, heure de Paris, depuis le mythique pas de lancement 39A du centre spatial Kennedy en Floride.
Le retour des Etats-Unis
Pour la NASA, ce lancement est essentiel. Depuis le retrait du service des navettes en 2011, les Etats-Unis dépendaient du russe Soyouz pour l'accès de leurs astronautes à l'ISS. Une humiliation stratégique, doublée d'une mauvaise affaire économique : le prix au siège avait quadruplé en dix ans, passant de 21,8 millions de dollars en 2007 et 2008 à 81 millions de dollars en 2018.
Si la mission, baptisée Demo-2, est un succès, un autre lancement habité devrait avoir lieu courant 2020, avec trois astronautes de la Nasa Victor Glover, Mike Hopkins et Shannon Walker, et un astronaute de l'agence spatiale japonaise JAXA, Soichi Noguchi.
Retour sur les échecs passés
Ce programme de reconquête, lancé par la Nasa sous le mandat de Barack Obama, ne s'est pas fait sans heurts. Depuis la sélection, en 2014, de SpaceX et de Boeing pour le développement deux capsules spatiales distinctes, les retards et problèmes techniques se sont multipliés : plus de trois ans pour SpaceX, quatre pour Boeing. SpaceX a vu une de ses capsules de test exploser lors d'un test statique en mai 2019. Quant à Boeing, le premier vol sans équipage de sa capsule Starliner, le 20 décembre dernier, s'est soldé par un échec : la capsule a échoué à atteindre l'orbite prévue du fait d'une défaillance de l'ordinateur de bord. Un second vol sera donc nécessaire avant le premier lancement habité, désormais prévu en 2021.
Si Boeing a pu compter sur un contrat d'un montant significativement supérieur à celui de son rival (4,3 milliards de dollars contre 2,8 milliards à SpaceX), le groupe d'Elon Musk semble avoir mieux géré son affaire que le géant de Chicago, avec un retard moindre et des prix au siège bien plus compétitifs. Selon un rapport de l'inspecteur général de la Nasa publié en novembre 2019, le coût moyen par siège du Crew Dragon est de 55 millions de dollars, contre 90 millions de dollars pour le Starliner de Boeing. Ce dernier est donc plus cher que la capsule russe Soyouz (80 millions de dollars par siège), quand le siège sur Crew Dragon est 30% plus économique.
Source: NASA, Challenges
(Article mis à jour le 27/05/20)